Maisono-quoi ? Mai-so-no-lo-gue voyons, l’étude des maisons. Mais aussi, et surtout, ceux qui les habitent, ceux qu’elles protègent, qu’elles enveloppent, comme une deuxième peau.
Lorraine Les Bains se dévoile dans ce récit intime et hybride.

« Je me rappelle avoir un jour demandé à ma mère :
– Maman, nous, on est riche ou on est pauvres
– Nous, on est heureux. »

L’autrice de Waldo se livre, dans ce nouvel opus, à une véritable introspection. Son passé, ses rapports aux autres et surtout ses rapports à ce qui définit son chez soi, cette enveloppe-maison qui nous définit de plus en plus. 

Lorraine Les Bains nous invite via son vécu au travers de ses lectures et de ses souvenirs, à dessiner nos limites. Ses personnages ont des maisons en lieu et place de leur visage et finalement, cela ne gêne pas la lecture parfois difficile avec des concepts psycho-architecturaux complexes. Mêlant ses dessins d’enfant à ceux de maintenant, elle nous entraîne et s’interroge, ou plutôt nous interroge, sur ce que nous sommes. Sur nos vies et sur nos chez nous. Sur ses combats et sur ses causes aussi. Dans cette bande dessinée déstructurée, Lorraine se délivre en  partageant, de manière crue, sa philosophie, sa vision et sa façon aussi de vivre les confinements liés à la pandémie actuelle.

La jeune autrice, n’hésite pas à utiliser l’écriture inclusive pour parler de celleux qui l’entoure. Oui, celleux. Celles, et ceux. Enfants différents ou adultes migrants. Ami(e)s ou famille.

Une BD autobiographique parfois dérangeante, parfois clivante, mais surtout émouvante. Elle ne plaira pas à tout le monde, mais elle fait réfléchir le lecteur sur ce qu’il est. Avec talent !

Coup de coeur bibliothécaire - Valérie (Montaren-St-Médiers)